2.7.07

Que suis-je devenu depuis le 19 mai, date de mon dernier post ?

A cette époque, une activité m'occupait : la rédaction de mon mémoire de recherche !
Ce fut dur et laborieux !!! mais ça s'est terminé par 74 pages de rapport et une belle base de données !

J'y ai appris pas mal de choses !

Je vous laisse lire ma magnifique conclusion :

Notre recherche avait pour but de découvrir l’outil « archives pour tous » et d’en saisir ce qui pouvait intéresser un professionnel de l’urbanisme. Cette nouvelle offre documentaire approche l’urbanisme par une entrée sur le grand public. Le professionnel peut donc appréhender ce que le grand public perçoit de son activité par les médias audiovisuels. Par ailleurs, l’urbaniste peut s’intéresser à ces extraits audiovisuels pour savoir ce qu’ils peuvent apporter à son activité professionnelle.

Pour ce faire, la recherche s’est attachée à évaluer la correspondance entre la vision d’un professionnel de l’urbanisme et celle que les extraits étudiés, caractérisés initialement par l’INA avec le terme « urbanisme », nous révélait. Le préalable était d’évaluer cette ressource afin d’envisager des utilisations possibles.

Nous avons donc cherché à analyser cette offre documentaire en utilisant les clés de lecture d’un urbaniste.
Nous nous sommes d’abord intéressés à ce que le genre technique de l’offre documentaire étudiée pouvait proposer comme supports pour évoquer l’urbanisme. Cette question s’est posée en terme de formats de programmes mais aussi par le biais de ce qui était montré et des prises de paroles.
Nous avons ensuite exploré les différentes thématiques que les extraits présentaient pour voir si tous les aspects de l’urbanisme étaient traités. Spécifiquement, nous nous sommes attachés à identifier à quelles dimensions de l’aménagement les extraits s’appliquaient.
Nous avons enfin caractérisé les extraits par rapport à leur application spatiale, en terme d’échelles d’une part et en terme d’espaces à caractères spécifiques d’autre part.

S’intéresser à la vision donnée au grand public de l’urbanisme permet de se réinterroger sur la compréhension de la complexité et de l’importance de notre activité. C’est le cas, par exemple, pour la population dans le cadre des démarches participatives. Une bonne vision de l’urbanisme devrait pouvoir, par l’affirmation de l’importance de son champ d’action, inciter à cette participation. Pour des étudiants qui souhaitent s’intéresser à l’aménagement, leur motivation à étudier dans ce secteur devrait pouvoir se faire en sachant tout ce que leur futur métier recèle.

Notre démarche a donc été de savoir quelle image le grand public pouvait, à travers ce fond documentaire, avoir de l’urbanisme. Nous l’avons ensuite confronté avec l’image que peut avoir un urbaniste des réalités de son domaine d’activité, de son action, voire des compétences qu’il exerce.

On retient de notre analyse, du point de vue du genre technique, que l’urbanisme est montré en majorité par des programmes d’actualités pour lesquels le niveau d’analyse reste relativement faible. L’inscription de l’urbanisme dans l’actualité met en exergue le processus de projet. Ceci correspond bien à la démarche de l’urbaniste. L’aspect opérationnel est réaffirmé par la définition thématique qui évoque, dans 46% des cas, des éléments de la démarche de projet. La planification, moins opérationnelle, s’intègre de plus en plus à cette logique.
L’approche par les programmes d’actualité permet de suivre les événements liés à l’urbanisme, qui constituent de bons moments pour focaliser l’attention du grand public.
Les critiques d’un projet, les méthodes mises en œuvre pour la participation apparaissent dans un volet plus polémique pour lequel il faut être attentif à la représentativité des propos exprimés par rapport à l’ensemble de la population.

Sur les aspects de communication de l’urbanisme, on met en évidence des logiques différentes : les journalistes restent souvent dans le concret, alors que les urbanistes en envisageant le futur essaient au maximum de visualiser le projet.
Les supports classiques de visualisation du projet pour l’urbaniste : plans, maquettes, images de synthèse ne sont donc pas beaucoup réutilisés dans les productions audiovisuelles. Cet aspect nous pousse à nous reposer la question de l’accessibilité et de la compréhension des documents produits par les professionnels mais aussi de la façon dont les urbanistes gèrent la communication autour de leur projet.


La définition thématique obtenue par l’analyse des extraits montre que l’urbanisme est bien vu par des thématiques diverses et que de multiples aspects sont pris en compte.
Les correspondances entre la grille d’analyse multi-thématique et les définitions de référence de l’urbanisme sont fortes. Quelques domaines ne trouvent pas de correspondances précises mais peuvent être abordés dans la plupart des cas par d’autres mots-clés.

Peu d’extraits abordent l’urbanisme sous les trois dimensions que nous avons mises en exergue comme révélatrices de l’aménagement : l’urbain, le rural et l’environnement. Cependant ce résultat peut être nuancé par le nombre d’extraits qui revêtent au moins les dimensions urbaine et environnementale. Le plus souvent, l’action urbanistique est vue comme intégrée dans un environnement, souvent urbain qui interagît avec le projet et pas seulement sous l’aspect purement urbain de son impact sur la ville.


Les échelles spatiales de l’urbanisme, tel qu’il est montré par notre ensemble documentaire, l’inscrivent dans une relative proximité du citoyen, de l’échelle du chantier à celle de la ville principalement. Ceci est plutôt cohérent, puisqu’un professionnel, pour désigner des opérations à plus grande échelle, utiliserait naturellement le terme d’aménagement du territoire. Une très large majorité des extraits présente des références à plusieurs échelles (80% des cas). Cette inscription spatiale multi-échelle correspond à une exigence forte de la vision d’urbaniste. Les journalistes retranscrivent donc plutôt bien cette caractéristique centrale de l’aménagement.
Paris et la région parisienne sont au centre de ce qui est montré de l’urbanisme. Cette polarisation, un peu excessive, reste toutefois conforme avec l’urbanisme vu par les professionnels qui, par différentes stratégies comme l’action régionale de l’ex-DATAR, essaient d’y remédier.
On note l’identification du littoral comme une zone ayant des caractéristiques urbanistiques spécifiques. Au contraire l’absence de la montagne dans cet ensemble documentaire peut poser question. L’absence de l’espace rural est conforme aux définitions de référence de l’urbanisme quant à son application spatiale.


L’approche qui nous est proposée dans cet ensemble documentaire, est par nature historique puisque nous analysons des images d’archives. Ce sont donc des témoignages de l’action urbanistique depuis l’après-guerre jusqu’à nos jours. Cela peut être une explication de certains décalages entre la vision d’un urbaniste actuel avec cette ressource proposant une logique historique.
Cependant, je crois que les correspondances sont beaucoup plus importantes que les différences entre l’urbanisme tel qu’il est présenté par ces extraits audiovisuels et celui qui guide l’action d’un professionnel. La forme des extraits ne permet pas de répondre à toutes nos attentes en terme de documentation, mais cette ressource est une véritable mémoire de l’élaboration, de la construction et de l’évaluation de projets.
On peut donc affirmer que l’urbanisme tel qu’il est présenté dans « archives pour tous » est assez conforme à l’urbanisme tel que les professionnels le voient avec toutes les réserves formulées précédemment.


Cette évaluation devait déboucher sur des perspectives d’utilisation de cette ressource.
On peut alors formuler une première remarque d’ordre général. L’outil qui est proposé par l’INA à l’heure actuelle est un outil ouvert au grand public dans un esprit de loisirs et de découverte de ce patrimoine audiovisuel unique au monde. L’utilisation que nous en avons faite sur un aspect documentaire était pour l’instant un peu moins développée.
Cette offre lancée en 2006, connaît un très grand succès et des sites ponctuels ont été mis en place à certaines occasions comme pour les présidentielles ou le festival de Cannes, toujours dans cet aspect informatif au sens large.
L’INA ne se considère pas encore comme une source documentaire pour le grand public alors qu’il l’est pour les professionnels de l’audiovisuel. Pour le grand public ou des professionnels d’autres domaines, l’institution n’a pas encore pris la mesure de l’intérêt qu’ils pouvaient y porter. Les difficultés pour contacter des personnes pouvant répondre à mes questions d’aménageur dans l’organisation de l’INA en est assez révélateur.
Il faut donc mettre en évidence que l’outil actuel de consultation n’est pas développé dans cet objectif de recherche documentaire qui pourrait être très riche.

On peut cependant obtenir des informations très intéressantes et découvrir des pans entiers de l’histoire de l’urbanisme. Une recherche très précise (OPAH ou espaces publics par exemple) est rarement couronnée de succès mais un parcours plus ou moins exhaustif permet de trouver de nombreuses illustrations audiovisuelles à de grands moments de l’histoire de l’urbanisme.
Une utilisation évidente est donc celle de supports d’un enseignement de l’histoire de l’urbanisme. Le format court des actualités, très répandu dans « archives pour tous », peut donc se trouver ici avantageux, d’autant que l’enseignant peut compléter le document par les explications nécessaires à une vision totalement cohérente avec l’urbanisme. On peut noter que ce support documentaire peut avoir des intérêts pédagogiques par sa forme différente.

Une démarche de recherche plus poussée pourrait aussi être entreprise sur ces extraits audiovisuels pour analyser la communication de l’urbanisme dans les médias audiovisuels de façon plus complète et plus générale.

Cette mémoire, conservée et diffusée par l’INA, peut aussi servir les praticiens qui vont de plus en plus devoir reconsidérer les aménagements produits pendant ces cinquante dernières années, avec de nouveaux critères. Pour certains projets, s’immerger dans le contexte de l’époque est certainement intéressant pour éviter des jugements trop hâtifs sur l’action menée à ce moment là.

Si l’outil devient plus documentaire que récréatif, « archives pour tous » peut vraiment constituer une nouvelle ressource très intéressante pour le grand public, mais aussi pour des professionnels, comme les urbanistes.


Bref c'était bien mais c'était encore mieux une fois rendu et une fois soutenu !

J'ai eu 16 et je suis super content !! je pouvais pas espérer mieux !

J'ai soutenu le 1er juin à 11h et j'avais rendez-vous à 18h30 le même soir...

2 commentaires:

Cédric Darval de Bayen a dit…

Justement on se le demandait.

Heureux de te revoir sur les radars, avec une jolie conclusion, mais on attend la suite des pointillés ...

CDdB

Guillaume a dit…

Tu l'as eu je pense depuis... !!!